lundi 7 septembre 2009

LA RIVIERA EN JUIN


La météo nous annonçait un ciel voilé et des risques d’orages. Aussi c’est munis de parapluies et d’écharpes également utiles pour prévenir les courants froids de la clim’ que le car nous a conduits – très vite, quand on dort – jusqu’à notre première étape : «La Bastide du Parfumeur» près de Menton.

Le Jardinier qui nous attendait pour la visite des cultures des plantes à parfums, méritait toute notre attention. Le long des allées où les pieds de géraniums, de roses centifolia, des tubéreuses ont fait «travailler» nos nez, le discours de ce Compagnon Jardinier, rare de nos jours, nous a ouvert à des théories passionnantes. Il prépare d’ailleurs un ouvrage livrant les secrets de la science du Franc Jardinier, Compagnon du Bois, dont nous surveillerons la parution avec intérêt. Le titre «J’étais compagnon» Patrice Dupeyre.

Ce Conservatoire géré par une association, est mené par une équipe de jardiniers dévoués à leur art, recevant beaucoup de jeunes : écoliers, stagiaires, paysagistes plasticiens. Ces actions de pédagogie et de transmission font de ce domaine une véritable école d’horticulture des plantes à parfum. En pleine expansion, le site aura besoin du soutien de nombreux partenaires pour faire aboutir ses projets.

Après un Pique-nique sous les mûriers centenaires et à l’ombre des tonnelles, passage à la boutique où ont a pu trouver de la Fleur d’oranger à cuisiner, digne de ce nom et des parfums directement issus des plantes de la Bastide.

Deuxième étape à Menton où notre chauffeur, Serge, a négocié avec le car un passage délicat et nous étions devant la porte du Jardin botanique du Val Rahmeh.

Un immense Datura blanc a offert ses fleurs en arrière plan à notre photo de groupe.

Nous nous sommes alors engouffrés dans un autre monde, un paradis pour les amateurs de plantes exotiques, de palmiers, de bassins, autour d’une belle demeure. Cette villa typique de la Riviera, est habitée dès 1905 par l’ancien gouverneur de Malte, Lord Radcliff et son épouse Rahmeh jusqu’à ce que Miss Campbell achète le domaine en 1957. Propriété de l’état depuis 1967, le jardin est devenu conservatoire d’espèces rares ou disparues dans leur habitat naturel.

Vous pourrez voir l’index de tous les arbres et plantes qu’abrite ce jardin extraordinaire sur les différents sites parlant du jardin.

Malheureusement pour nous, le maître jardinier des lieux qui vit sur les lieux depuis son enfance, venait d'être hospitalisé et nous n’avons pas pu bénéficier de son accompagnement. Nous n'avons pu que le regretter, car le livre d’or signalait la richesse de son commentaire et de ses anecdotes. Ce sera pour une autre fois !

Nous avons « divagué » avec délice et enthousiasme, plans en main, pour retrouver tous les spécimens remarquables à découvrir. Comblés, les appareils photos remplis, nous avons repris la route pour retrouver l’hôtel, tout à côté du Jardin Botanique Phoenix de Nice. Encore un projet de visite...

Une bonne douche, une tenue propre et nous étions prêts à saluer notre conférencière de la soirée : Yvette venue tout exprès, grâce à Serge nous présenter la culture de Violettes VICTORIA, la violette parfumée de Tourette sur Loup.

Apéritif à la violette, dîner buffet et dessert à la violette. Rassasiés, et tout en dégustant de délicieux bonbons fleurs cristallisés, nous avons écouté Yvette nous commenter sa vidéo avec passion. La violette, c’est toute sa vie. Nous avons découvert les spécifités de cette culture et la pénibilité de ce métier, surtout quand il s’agit de cueillir et de fabriquer les bouquets à la main : 25 violettes + 5 feuilles. Compter, toujours et encore le nombre de violettes par bouquet, de bouquets par boite, en un temps lui aussi très compté ! Mais l’obstination des derniers producteurs de Tourette a abouti à la création d’un musée où Yvette va officier.

Donc, ne pas oublier. Tourette sur Loup = violettes parfumées + musée de la violette.

Après cette longue journée bien remplie, il fallait reprendre des forces pour le lendemain en Italie. Avant la visite tant attendue du Jardin Botanique Hanbury, beaucoup ont apprécié un arrêt à la supérette locale pour faire son marché de pâtes, charcuterie et plantes grasses.

Enfin, après quelques circonvolutions sur les routes escarpées de la côte, notre chauffeur nous a déposé devant la porte du Parc.

«Audiverunt vogem domini dei deambulatis in horto»

Nous avions une bonne demi journée à flâner : pique niquer, prendre le temps de siroter un café face à la mer, respirer, regarder, les yeux et narines en éveil dans cet univers propre à la Riviera. Des pentes douces nous conduisent à la mer, ordonnées d’escaliers majestueux qui arborés avec soin, soulignent des perspectives plongeant dans le bleu des cieux ; ou bien des chemins serpentant selon les courbes de niveaux nous font découvrir des zones aux thèmes divers : tonnelles de grimpants parfumés, jardin aromatique, agaves, forêt de bambous, alignements de cyprès, prairie de la vacherie, petite garrigue. Autant d’univers qui se marient avec bonheur dans un ensemble enchanteur. Un Parc à voir et revoir, plus tard ou plus tôt pour encore plus de parfums avec les roses et les jasmins.

Mais notre équipée, excitée par cette ambiance luxuriante, n’était plus pressée de rentrer et réclamait encore d’autres découvertes. Bon diplomate, Serge Luppeti nous proposa de terminer le voyage par une nouvelle étape à Eze et une visite de l’Usine des parfums Fragonard en lieu et place du casse croûte sur l’autoroute. Excellente idée.

Nouvelles senteurs, nouveaux achats à prix d’usine et balade touristique dans les rues d’Eze, à humer une dernière fois, les parfums de la Côte, dont l’horizon se voilait doucement dans la lumière du soir.

ZOU ! Une dernière petite cigarette pour Anja et en route vers le nord où nous avons enfin retrouvé les orages tant annoncés.

Dans le car, l’euphorie de la journée faisait bouillonner les esprits prêts à échafauder les plans de futurs voyages : Madère, les Lacs italiens...

En attendant, un grand Merci aux 2 Serge qui nous ont concocté ce programme.

Dany

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